Il fallait que je me montre raisonnable: dans une ville de la taille de Montréal, il n’y avait aucun risque d’être surpris. A fortiori un samedi soir en été, lorsque les rues, d’un festival à l’autre, débordent de monde et d’animation. Le crépuscule avait fini par tomber, réduisant encore l’éventualité d’une identification. Ajoutons à cela que, de passage pour la première de son film, RC vivait dans un autre pays (même s’il se débrouillait bien, il n’était pas aussi célèbre qu’un Steven Spielberg), et je me laissai convaincre que, sur ce banc du Square Cabot où je ne me rendais de toute façon jamais, je pouvais m'abandonner à un gros baiser dans ses bras massifs.
Après avoir encadré la photo, j’apposai une petite étiquette comme on en voit dans les musées. Le Risque zéro n’existe pas, couple illicite au Square Cabot, été 2018.
Photo © Eduardo Soares